Projet déposé par PEZRES - 30 septembre 2014
L’éco-école des Boutours est un projet pionnier car il intègre une conception éco-systémique articulant, une conception architecturale et urbanistique écologique, un apport au tissu social et citoyen et une réorientation économique du territoire. Par exemple, ce projet de Maternelle au delà de sa mission première d’accueillir des « espaces pédagogiques » est engagé dans le mouvement de l’agriculture et de la permaculture urbaine. L’école des Boutours donne par sa toiture terrasse cultivée de 600 m2, l’opportunité d’une éducation des plus jeunes à une transition nécessaire du mode de produire, de partager et de se sentir à nouveau partie intégrante de l’écosystème. Elle fournit un potentiel de réappropriation de l’éducation commune et mutuelle dont la plantation collective d’arbres fruitiers en novembre sera le premier exemple. Par la plantation de la toiture terrasse, elle a déjà atteint une certaine fécondité matérielle et cherche à déployer une certaine fécondité sociale. Dans la continuité de projets précédents, la participation citoyenne et la co-construction sont à l’origine et au cœur du projet. Du choix du site à l’APS, parents d’élèves, enseignants, personnel de maintenance ont participé intellectuellement au projet. Ensuite vient le temps de l’action, où 30 mosaïques ont été réalisées par 400 écoliers Rosnéens et où 25 personnes ont conçu et réalisé le mur d’enceinte. Ces expériences innovantes, tant au niveau social que technique, ont fait l’objet de formations (CCP permaculture urbaine, Initiation à WUFI bio’¦) destinées autant aux professionnels qu’aux habitants du territoire. Tout cela n’a été possible que par un mode d’organisation particulier. En effet ce projet a été mené en interne par les architectes municipaux dans une proximité forte à la maitrise d’ouvrage. Cette organisation, en partie hors de la sphère marchande, a permis de revisiter les rôles classiques de chacun. Bien que frugal au niveau énergétique (passivhaus) et au niveau du bilan carbone, ce projet, comme d’autres, mérite d’être discuté notamment au niveau d’une nécessaire compensation écologique à apporter en amont et en aval de la production matérielle qu’engendre l’architecture.