Chez Léon

La maison chez Léon Cette vieille bâtisse porte l’inscription 1899 sur un entrait de sa charpente, date à laquelle elle a vraisemblablement pris sa forme actuelle. Néanmoins, une construction figurait déjà au même emplacement sur la mappe sarde de 1732 — le cadastre des États de Savoie à l’époque du royaume de Piémont-Sardaigne. Jean, alors jeune cultivateur, est rentré en 1959 tout spécialement de son service militaire pour en faire l’acquisition. La maison est restée, dans l’imaginaire collectif familial, associée à Léon, son dernier occupant. Plus personne n’y a vraiment habité depuis, si ce n’est Marius, le commis de ferme, qui occupait chichement une chambre à la belle saison. Avec le temps, la suie du poêle à bois avait noirci cette maison déjà sombre. Très encombrée, dépourvue d’alimentation en eau et seulement dotée de quelques vieilles ampoules électriques, La maison offrait, il y a encore très peu de temps, un très maigre confort. Les travaux Les enfants et petits-enfants de Jean ont récemment souhaité redonner à cette maison une nouvelle jeunesse. L’esprit de la maison a été conservé, avec un petit twist de fraicheur. Les travaux ont été réalisés par des artisans locaux. Partout où cela a pu être possible, les éléments d’origine ont été conservés et réemployés : l’escalier qui grince, les placards et les plafonds. Même la vieille porte d’entrée a été remise en place à la buanderie. Pour ouvrir la maison sur le jardin et lui redonner un peu de clarté, les efforts se sont concentrés sur la création d'une grande ouverture et sur l’aménagement d’une terrasse côté sud. Le projet s’est attaché à créer deux pièces d’eau, à aménager une nouvelle chambre dans le grenier et à réunir l’ancienne étable à la partie habitation pour en faire une cuisine confortable. Côté matérialité, les choix se sont portés sur des matériaux naturels et bio-sourcés. Aux murs, paille de chanvre et enduits à la chaux. Au sol du rez-de-chaussée, hérisson ventilé, chaux-liège et tommettes artisanales. A l’étage, planchers d’origine, chape sèche et linoléum naturel. Le bois intérieur, chêne, frêne et poirier d'extraction locale, est issu des stocks patiemment constitués par Jean et son fils. Côté couleur, les fenêtres reprennent la teinte des menuiseries d’origine. Les tons de terre-cuite des briques de façade a colonisé l’intérieur de la maison. Les nuances de vert s’inspirent des enduits intérieurs d’origine. Les teintes naturelles de la chaux et du bois apportent, par contraste, de l’intemporalité. Les travaux se sont achevés en février 2023.