Raf & Co ou l'expérience des limites

L’expérience des limites Si la notion de frugalité peut apparaître comme une bienveillante intention, c'est plus les conditions de sa réalisation qu’il convient d’interroger. En la matière se lancer dans un projet d’immeuble tout bois, de 12 m à l’acrotère et 15 m au plus haut, visant le passif et une réduction effective de son empreinte carbone, travaillant le projet en co-conception et la mixité fonctionnelle sur un micro programme de 3 logements / atelier, intégrant matériaux bio-sourcés et une part d’auto-construction, était déjà en soit une gageure. Si devenir maître d’ouvrage, ne serait-ce qu’un temps, c’est se doter des savoirs d’ouvrages nécessaires à l’édification d’un immeuble, le faire en autopromotion sans dommage ouvrage, sans bureau de contrôle et avec un budget contraint relève d’une tout autre posture. S’autoriser à transgresser un ensemble de normes, spatiale et technique pour pouvoir développer pour le projet valeurs d’usage et exigences environnementales. • Ce fut d’abord renoncer à cette sécurité, de celle que sait si bien conjuguer le mode de production du logement en une sainte trinité : standardisée pour les plans, banalisée pour les systèmes constructifs, appliquée quant à l’arsenal normatif. • Ce fut ensuite l’expérience des limites, ou pour faire mieux, il nous a fallu « faire autrement ». • Ce fut enfin croire en des solutions encouragées par une maîtrise d’œuvre engagée pas frileuse pour le coup, et acceptant de se tenir droit sur ces mêmes limites.