Projet déposé par DOS SANTOS - 14 novembre 2016
La construction du nouveau bâtiment d’Administration-Professeurs-CDI s’inscrivant dans un patrimoine végétal arboré exceptionnel qu’il s’agit ici de préserver et de conforter, nous avons mis l’accent du projet sur la revalorisation du paysage, la transversalité des liaisons, la perméabilité visuelle et la traversabilité du futur bâtiment. Le projet est réalisé sur un seul niveau de plain-pied. Il dégage ainsi la vision des grands arbres existants, aussi bien au Sud qu’au Nord. Il offre des accès directs de plain pied pour tous les services, dans grande une clarté de distribution des programmes : accueil et locaux des professeurs au centre, administration à l’ouest, et CDI à l’est. Le bâtiment n’est plus une barrière, mais un lien. Il est traversant du Sud au Nord, par le hall central. Il relie également l’Est et l’Ouest par ses deux allées piétonnes : l’une au Sud le long de la voie de desserte automobile, l’autre au Nord, le long d’un grand « jardin de pluie » linéaire, qui revalorise l’ensemble du parc et de la prairie centrale. Le bâtiment lui-même est un bâtiment filtre. Il permet les visions sur le parc depuis l’extérieur, notamment à travers le hall, depuis son porche d’entrée, et depuis une « faille paysagère » donnant sur la prairie. Mais il permet également les visions sur le parc depuis l’ensemble des locaux. Nous avons conçu le parti architectural de ce bâtiment afin d’offrir une approche pertinente sur plusieurs critères, d’un point de vue technique, économique, fonctionnel, paysager, et de confort d’usages. Ainsi le nouveau bâtiment se « pose » par dessus le socle du sous-sol du bâtiment existant que nous conservons après démolition des superstructures. Ce sous-sol conservé offrira à faible coût, un potentiel de locaux important pour la mise au point technique du projet notamment au niveau des fluides et des centrales d’échange d’air et de sous-station thermique, mais également des locaux en nombre important pour l’archivage ou des caves. Le nouveau bâtiment est légèrement surélevé par rapport au sol naturel extérieur, prévenant ainsi des risques d’inondations éventuelles, et offre des vues plus dégagées vers l’extérieur pour les occupants. Le « jardin de pluie », véritable noue paysagère permet la gestion des eaux de pluies en provenance de la toiture, mais également du ruissellement en cas de forts orages. Les baies en façades sont toutes prévues avec des allèges vitrées, afin de maintenir ce lien privilégié avec ce paysage extérieur. Des stores à lames en partie supérieure des baies, et un brise soleil horizontal protègent la façade Sud pendant la période estivale. Des stores intérieurs viennent complémenter le confort visuel, et l’occultation si nécessaire. L’ensemble de la construction est réalisé sur un socle en béton, fondé de part et d’autre du sous-sol existant conservé. La construction des structures en élévation du bâtiment est réalisée entièrement en charpente bois. Des portiques extrêmement répétitifs, rationalisent la conception technique constructive et la préfabrication en atelier. Le plan général très simple, permet une souplesse d’occupation et de disposition des programmes, par des cloisonnements non-porteurs. L’évolutivité et l’adaptation du projet reste possible pendant la conception du projet, mais aussi ultérieurement si nécessaire. La conception générale intègre les petits locaux en périphérie du bâtiment, sur les façades éclairantes. Les grands locaux sont prévus au cœur du projet avec des lanterneaux en toiture pour apporter toute la lumière naturelle nécessaire. Les circulations de l’administration sont agrémentées de patios paysagers qui apportent lumière et paysage au cœur du bâtiment. L’ensemble des locaux est donc éclairé naturellement. La toiture plantée couvre l’ensemble du bâtiment d’herbes ondulantes, fondant ainsi le projet dans le grand parc existant. Cette toiture est emblématique de la conception paysagère du projet, et de son image environnementale : un bâtiment s’insérant délicatement dans le paysage, légèrement décollé du sol, et sous les grands arbres du parc. En écho avec cette conception d’intégration paysagère, le matériau principal des façades du bâtiment administratif (mais également celles des logements de fonctions sur l’autre site) est prévu en bardage de lames de bois naturellement imputrescible. Le bois va griser et se patiner avec le temps. Aussi, pour compenser cela, des couleurs vives et chaleureuses sont utilisée sur certaines surfaces de finitions intérieures, mais aussi dans les ouvrages de brise soleils extérieurs prévus en tôle d’acier micro-perforée laquée. Les menuiseries resteront d’aspect bois chaleureux par leur traitement de lasure de protection. Le socle béton du bâtiment sera masqué en grande partie par les bandes de plantations prévues au pied des façades. Mais cette image environnementale du bâtiment va encore plus loin dans son image architecturale : elle s’exprime à travers la vision des émergences des cheminées de ventilation naturelle qui clairsement la toiture. Ces cheminées intègrent des tourelles de ventilation en partie supérieure de ces « aiguilles coniques » en inox poli. Elles réfléchissent la lumière et l’écrin de verdure du parc... Le rôle de ces cheminées est d’offrir tout au long de l’année un dispositif passif de ventilation naturelle contrôlée, sans utiliser les systèmes énergivores de la ventilation mécanique contrôlée double flux, que nous avons limité à la seule période de chauffage hivernal. Cette ventilation naturelle permet d’assurer toute l’année un confort hygrothermique grâce à la ventilation traversante de tous les locaux. Elle permet de minimiser le recours aux énergies électriques, et limite les dépenses liées à la maintenance des systèmes de ventilation mécanique (filtres, et équipements). La conception technique et environnementale du projet, s’exprime donc très fortement dans l’image de cette architecture de « tours à vents », et dans la résonnance esthétique et émotionnelle avec les rythmes et la verticalité des grands arbres du parc. Le bâtiment n’est plus une barrière, refermée sur elle-même, mais un bâtiment filtrant les éléments naturels, un lien et un trait d’union entre les occupants et le paysage qui les entoure.