JE M'ACCROCHE OU JE MEURS (la reconquête des terrasses de Briey)

Les terrasses de Briey sont un ensemble de parcelles d’agriculture vivrière datant du 19ième siècle. La ville envisage de se les réapproprier et réaliser un parc, un espace public d’agrément et de loisirs, tout en conservant une activité agricole résiduelle (conservatoire de légumes, de plantes aromatiques et médicinales). Lors d’impressions d’architecture 2013, manifestation organisée par la Ville et l’association la Première Rue (cité Radieuse le Corbusier), l’occasion nous a été donnée d’intervenir sur ce site. Au détour d’un chemin, un jour, j’entendis Fabrice, le chef des murailleurs dire à ses apprentis « n’enlevez pas le lierre, cela fragilise les murs ! ». Je me suis rappelé de ce qui disait Mamie à propos du lierre et du mur : je m’accroche ou je meurs ! Tout est dit. Voici la genèse du projet. L’écoute du site et de ceux qui y vivent et travaillent d’une part, puis, les mots, les impressions glanés lors de la déambulation préalable au projet. Nous avons ensuite réalisé le projet avec en tête quatre objectifs : 1 -éviter la dégradation, la profanation par nos interventions sur le site. 2- comprendre les usages existants et adapter les nouveaux aux lieux et aux usagers 3- sublimer le projet par une pratique à la fois ascétique et esthétique 4- produire des réalisations écologiquement et économiquement viables. Cela a donné le parcours des terrasses, une série de sculptures habitables en bois, des révélateurs de paysage, placés aux endroits qui offrent des vues remarquables du paysage de Briey. A partir de cette expérience, nous avons poursuivi sereinement notre travail par la création des folies, sans se précipiter, au rythme d’une ou deux par an, selon les dotations financières et les disponibilités des hommes. C’est ainsi qu’en 2014 nous avons réalisé des folies accrochées aux murs des terrasses : la folie des moutons et la folie des jardiniers. La folie des murailleurs à été réalisée en mai 2016, enfin celle dédiée aux livres sera réalisée au printemps 2017. 2015 a été l’année de la réalisation des lignes du paysage (prélude à Impressions d’architecture d’octobre 2015) avec des balises pour indiquer le chemin, raconter l’histoire des lieux que l’on traverse, des bancs, des abris, pour ménager les promeneurs. Une invitation à découvrir la diversité paysagère